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Étude de cas Persuasion Vente

Une belle leçon de marketing dans les toilettes londoniennes

Londres, 5h00

Ma vessie va exploser.

Je viens de faire 10h de bus. 

Et j’ai bu deux bouteilles entières.

Alors imagine à quel point il est vital pour moi de trouver un endroit où me libérer de cette intense pression. 

On profitera de Londres plus tard. 

La priorité c’est de trouver des toilettes.

C’est une mission de taille qui doit être accomplie le plus rapidement possible. 

Je sais que tu compatis, c’est déjà arrivé à tout le monde. 

Se retrouver dans un lieu inconnu et devenir victime de son envie pressante.

C’est pas franchement agréable. 

Heureusement, je n’ai pas eu à chercher bien loin puisque je trouve le saint graal dans les minutes qui suivent. 

Par contre. 

Personne ne m’avait prévenu : il faut payer pour pisser.

40 pence. 

Ça fait environ 50 centimes. 

Mais bon… 

Impossible d’attendre. 

J’aurais même pu dépenser beaucoup plus d’argent pour ça.

D’ailleurs c’est une leçon importante à retenir. 

Plus tu as désespérément besoin de quelque chose, plus tu lui donnes de la valeur et tu es prêt à payer beaucoup plus que le prix initial.

C’est le cas pour le prix de vente d’une bouteille d’eau au milieu du désert. 

Tout comme mon désespoir qui me ferait payer cher pour pouvoir uriner le plus rapidement possible. 

Le prix est fonction de la valeur perçue.

Tu peux avoir le meilleur produit ou la meilleure offre sur le marché. 

Si face à toi, tes prospects ne sont pas réceptifs et ne comprennent pas clairement la valeur que tu leur apporte. 

Tu ne vas pas vendre au prix espéré. 

Plus tu vas résoudre un problème important et urgent dans la vie des gens.

Plus ils payeront cher.

Entre toi qui possède de l’eau au robinet directement à portée de main et l’habitant d’un pays qui souffre de sécheresse. 

La valeur perçue de l’eau n’est pas la même.

Bref revenons à notre histoire de pipi.

Je me dirige vers les toilettes des hommes.

Je m’approche et je vois ça.

Ça m’intrigue.

Je me penche encore un peu en avant pour lire. 

Et voici ce que je vois.

En français ça donne ça :

« ED EST MORT

Ne t’en fais pas, ED n’est pas une personne. C’est un truc de mec. C’est l’abréviation de Dysfonction Érectile.

Enfait, c’est plus courant que de s’appeler Ed. Désolé Ed.

Heureusement, il y a une solution. »

Cette pub…

C’est du génie.

Pourquoi ?

Décortiquons ensemble les raisons pour lesquelles ça fonctionne très bien.

Premièrement, l’emplacement.

Les toilettes publiques.

Pas meilleur endroit pour promouvoir un produit qui répond à un besoin tabou.

Les troubles de l’érection.

C’est un problème douloureux pour celui qui en souffre.

Tellement douloureux qu’à chaque fois que la personne se retrouve en compagnie de son organe génital.

Elle y pense systématiquement.

Et enfonce toute seule le couteau dans la plaie.

En plus, c’est pas vraiment le genre de problème qu’on a envie d’exposer au monde entier.

Beaucoup n’osent même pas chercher la solution sur internet.

Alors ça tombe à pic de tomber sur une solution sans avoir à la chercher.

Au delà de ça.

La structure, l’ordre des mots font toute la différence.

On commence par attirer l’attention.

ED EST MORT.

Le cerveau réagit directement : Qui est mort ? Qui est Ed ?

Puis on apprend que Ed n’est pas mort puisque ce n’est pas quelqu’un mais quelque chose.

Ça nous rassure.

C’est une personnalisation du problème.

En comprenant de ce qu’il s’agit vraiment : un dysfonctionnement érectile,

 Si l’on est concerné, la mort de ce Ed est finalement souhaitable.

Ça nous renvoie à notre envie de le supprimer de notre vie.

Mais comment faire ?

Comme par hasard.

Le désir est suscité dans la phrase suivante.

« Heureusement, il y a une solution. »

Et bien sûr, la pub se termine dans les règles de l’art par un appel à l’action clair et précis vers la solution.

La petite touche d’humour c’est que du bonus : 

(Enfait, c’est plus courant que de s’appeler Ed. Désolé Ed.)

Concrètement qu’est ce que ça donne pour nous les créateurs de contenu ?

Première leçon que je retiens de cette aventure.

C’est de réfléchir intelligemment à l’endroit ou l’on doit communiquer, ou créer du contenu.

Tu dois communiquer la ou ton client cible est prêt à t’écouter.

Si tu cibles des ados de 13 ans, tu ne vas pas créer du contenu au même endroit que pour des retraités de 65 ans.

Si tu cibles les hommes atteints par les troubles de l’érection, tu ne vas pas afficher cette pub dans les toilettes des femmes.

Autre chose :

Décomposer les publicités et analyser leur structure permet de s’améliorer dans la création de ses propres contenus.

La phrase d’accroche, le titre c’est ce qui entraîne la vente ou la lecture de ton article.

Travaille sur tes titres.

Si personne ne clique.

C’est peut être que tu ne réussis pas à donner envie.

Retiens bien ça :

L’unique objectif d’un titre est d’amener le lecteur à lire la deuxième phrase.

Et ainsi de suite.

Tu peux être encore plus malin et tester les résultats de tes différentes accroches.

On appelle ça un split test.

C’est ce qu’ils font aussi ici à leur manière.

Au dessus de chaque urinoir, le message est globalement le même mais présente quelques modifications.

Difficile à mesurer dans ce cas là.

Mais par exemple, dans mon cas je pourrais envoyer un objet d’email différent à plusieurs d’entre vous les abonnés privés.

Tu pourrais recevoir le titre : Je suis dans les toilettes

Et ton voisin lui : Le Marketing des WC

Pour comparer et analyser lequel vous préférez et lequel fait le plus cliquer.

Oui, tu viens de lire 965 mots sur une histoire de toilettes.

La preuve qu’une bonne stratégie de contenu ça marche.

Sois attentif.

Même dans les endroits les plus improbables tu peux avoir des idées.

À demain,

Aymeric.

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